Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 7.djvu/186

Cette page a été validée par deux contributeurs.
182
ANTOINE ET CLÉOPÂTRE.

SCÈNE XXV.
[Alexandrie. Dans le palais.]
Entrent Antoine, Cléopâtre, Énobarbus, Charmion, Iras, Alexas et autres.
ANTOINE.

— Il ne veut pas se battre avec moi, Domitius !

ÉNOBARBUS.

Non.

ANTOINE.

Pourquoi pas ?

ÉNOBARBUS.

— Il pense qu’étant vingt fois plus fortuné que vous, — il risquerait vingt contre un.

ANTOINE.

Demain, soldat, — je veux me battre sur terre et sur mer ; où je survivrai, — ou je donnerai à ma gloire mourante un bain de sang — qui la fera revivre. Es-tu prêt à bien te battre ?

ÉNOBARBUS.

— Je frapperai en criant : Pas de quartier !

ANTOINE.

Bien dit ! Allons ! — Qu’on appelle les gens de ma maison ! que cette nuit — il y ait profusion à notre banquet !

Entrent des serviteurs. Il leur tend successivement la main.

Donne-moi la main, toi, — tu as toujours été bien fidèle… Et toi aussi… — Et toi… Et toi… Vous m’avez bien servi, — et vous aviez des rois pour compagnons.