Eh bien, maître, — qu’avez-vous rêvé récemment touchant l’issue de cette guerre ?
— La nuit dernière, les dieux eux-mêmes m’ont envoyé une vision ; j’avais jeûné et prié pour obtenir leur lumière. Voici : — j’ai vu l’oiseau de Jupiter, l’aigle romaine, s’envoler — du sud nébuleux vers ce côté du couchant, — et là s’évanouir dans les rayons du soleil : ce qui — (à moins que mes péchés n’aient obscurci ma prescience) — présage le succès de l’armée romaine.
Fais souvent des rêves pareils, — et toujours véridiques…
Doucement ! Oh ! quel est ce tronc — décapité ? Cette ruine annonce que jadis — elle a été un noble édifice…
Eh quoi, un page ! — Mort ou endormi sur l’autre ! Il doit être mort ; — car la nature a horreur de faire lit commun — avec un mort ou de dormir sur un cadavre… — Voyons le visage de ce garçon.
Il est vivant, monseigneur.
— Alors il nous expliquera ce corps mutilé…
Jeune homme, — informe-nous de tes aventures ; car, il semble — qu’elles implorent les questions. Quel est celui — dont tu fais ton oreiller sanglant ? Ou qui donc — a altéré cette belle image — peinte par la noble na-