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LE CONTE D’HIVER.

Hermione descend lentement du piédestal. À Léonte.

— Vous voyez qu’elle remue ! Ne reculez pas ; ses actions seront aussi innocentes — que mon incantation est légitime ! Ne l’évitez point — avant de l’avoir revue mourir ; car — ce serait la tuer une seconde fois. Allons, offrez-lui votre main ; — quand elle était jeune, c’était vous qui la priiez ; maintenant qu’elle ne l’est plus, — c’est elle qui vous sollicite !

Hermione ouvre les bras. Léonte s’y précipite.
LÉONTE.

Oh ! elle n’est pas froide ! — Si ceci est de la magie, être magicien — est aussi légitime que se nourrir !

POLIXÈNE.

Elle l’embrasse !

CAMILLO.

— Elle se pend à son cou. — Si elle appartient à la vie, qu’elle parle donc aussi !

POLIXÈNE.

— Oui, et qu’elle explique en quel lieu elle a vécu, ou comment elle s’est dérobée de chez les morts !

PAULINE.

Si pour preuve de son existence — vous n’aviez que mon affirmation, vous en ririez — comme d’un vieux conte ; mais il est évident qu’elle vit, — bien qu’elle ne parle pas. Patientez un peu.

À Perdita.

— Veuillez intervenir, belle madame ; agenouillez-vous, — et implorez la bénédiction de votre mère…

À Hermione.

Tournez-vous, madame ! — Notre Perdita est retrouvée !

Elle lui présente Perdita qui tombe aux genoux d’Hermione.
HERMIONE.

Dieux, abaissez les regards, — et de vos urnes sacrées