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SCÈNE XII.

LÉONTE.

— Cette fois-là, si j’en juge par la promptitude de votre père, se fera longtemps attendre. Je suis bien fâché, — bien fâché que vous ayez brisé avec une affection — à laquelle vous liait le devoir ; et je suis également fâché — que l’élue de votre cœur ne soit pas aussi riche de qualité que de beauté, — et digne en tout point d’être possédée par vous.

FLORIZEL, à Perdita.

Chère ! relève la tête ! — Quand la fortune, devenue notre ennemie visible, — se joindrait à mon père pour nous courir sus, elle resterait sans force — pour changer nos amours.

À Léonte.

Je vous en conjure, seigneur, — rappelez-vous le temps où vous ne deviez pas à la vie plus de jours — que je ne lui en dois, et puisse le souvenir de vos passions — faire de vous mon avocat ! À votre requête, — mon père accordera la plus précieuse grâce, comme peu de chose !

LÉONTE.

— Si cela était, je lui demanderais pour vous votre précieuse fiancée, — qu’il regarde, lui, comme si peu de chose !

PAULINE, à Léonte.

Seigneur, mon suzerain, — il y a dans vos yeux trop de jeunesse ; un mois, — avant de mourir, votre reine méritait plus ces regards d’admiration — que celle que vous contemplez à présent.

LÉONTE.

C’est à elle que je pensais — dans ma contemplation.

À Florizel.

Mais votre demande, — je n’y ai pas encore répondu :