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BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN.

MARGUERITE.

Dieu m’accorde un bon danseur !

BALTHAZAR.

Amen.

MARGUERITE.

Et que Dieu le tienne éloigné de ma vue, une fois la danse finie !… Allons ! mon clerc, votre réplique !

BALTHAZAR.

Plus un mot ! le clerc a eu sa réplique !

Ils s’éloignent.
Antonio et Ursule passent, en causant.
URSULE.

Je vous reconnais bien : vous êtes le signor Antonio.

ANTONIO.

En un mot, non.

URSULE.

Je vous reconnais à votre branlement de tête.

ANTONIO.

À vous dire vrai, je le contrefais.

URSULE.

Vous ne pourriez pas l’imiter aussi horriblement bien, si vous n’étiez le personnage même. Voici exactement sa main sèche. Vous êtes lui, vous êtes lui !

ANTONIO.

En un mot, non.

URSULE.

Allons ! allons ! Croyez-vous que je ne vous reconnaisse pas à votre excellent esprit ? Est-ce que le mérite peut se cacher ? Ne niez plus, vous êtes Antonio ; les grâces se décèlent toujours, et voilà qui suffit.

Ils s’éloignent.