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SCÈNE XIII.
des remercîments auxquels s’attend ce prince. — L’éclat de vos yeux, le ciel que je vois sur vos joues, — réclament pour vous tous les égards ; vous serez pour Diomède — une maîtresse, et vous lui commanderez absolument.
TROYLUS.

— Grec, tu n’en uses pas envers moi avec courtoisie — en humiliant le zèle de ma prière — sous l’éloge de Cressida. Sache-le, seigneur grec, — elle est aussi supérieure à tes louanges — que tu es indigne d’être son serviteur en titre. — Je te somme de la bien traiter, en raison de ma sommation même ; — car, par le redoutable Pluton, je jure que, si tu y manques, — le colosse Achille aurait beau te défendre, — je te couperai la gorge.

DIOMÈDE.

Oh ! ne vous émouvez pas, prince Troylus ; — laissez-moi le privilége que me donnent mon titre et mon message — de parler librement. Quand je serai hors d’ici, — je n’aurai de compte à rendre qu’à mes désirs. Apprenez, vous aussi, seigneur, — que je ne ferai rien par ordre. C’est à son propre mérite — qu’elle devra mes hommages ; mais chaque fois que vous direz : Faites ! — je répondrai sous l’inspiration de l’honneur : Non !

TROYLUS.

— Allons ! aux portes… Sache-le, Diomède, — cette bravade te forcera souvent à cacher ta tête. — Madame, donnez-moi votre main ; et tout en marchant, — nous nous confierons ce que nous avons à nous dire.

Troylus et Cressida sortent, suivis de Diomède. On entend une fanfare.
PÂRIS.

Écoutez, la trompette d’Hector !