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NOTES.

L’édition in-folio de 1623 diffère seule de l’édition originale de 1597. Cent neuf vers appartenant au texte original en ont été éliminés ; en revanche, elle contient soixante-un vers nouveaux que j’ai scrupuleusement traduits et intercalés.

Les variantes entre ces deux éditions sont indiquées plus loin.

(45) Ceci n’est point une métaphore, comme on pourrait le croire. Le public auquel s’adressait Shakespeare croyait bel et bien que le corps d’une personne assassinée devait saigner de nouveau au contact ou même à l’approche de l’assassin. Le roi d’Écosse, Jacques, confirme cette opinion dans son livre sur la démonologie : « Après un meurtre secret, si le cadavre du mort est jamais touché par le meurtrier, le sang en jaillira comme pour appeler sur le criminel la vengeance divine. » (Démonologie, in-quarto, 1597, p. 80.)

(46) Les douze vers qui précèdent ne se trouvent pas dans l’édition in-quarto de 1597.

(47) L’édition in-folio de 1623 ne contient pas ces mots : Emportez le corps, messieurs.

(48) Dans l’édition in-folio, l’indication est différente. Ce n’est pas à Brakenbury que Clarence raconte le rêve qu’il vient de faire, c’est à son geôlier. Brakenbury ne paraît sur la scène que quand Clarence s’est rendormi.

(49) Ces deux vers sur la rédemption des péchés par le sang du Christ ont été supprimés de l’édition in-folio, en vertu d’un statut de Jacques Ier qui défendait de parler sur la scène des choses religieuses.

(50) Cet argument théologique que Clarence objecte aux assassins est le même qu’Arthur emploie contre ses bourreaux dans la scène du Roi Jean primitif que nous avons traduite plus haut. L’idée d’opposer les commandements de Dieu aux ordres des rois est bien digne de Shakespeare, et je suis convaincu que le poëte n’a plagié que lui-même en la transportant dans Richard III. En tout cas, on ne peut douter que l’argument ne soit beaucoup mieux placé dans la bouche de Clarence que dans celle d’Arthur, qui n’est qu’un enfant.