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SCÈNE XXIII.

Alarme. — Richard et Richmond entrent. Ils se battent. Richard est tué (68). — Retraite et fanfare. — Au bout de quelques instants, Richmond sort, puis revient, accompagné de Stanley qui porte la couronne, et suivi de lords et de soldats.
RICHMOND.

— Dieu et vos armes soient loués, victorieux amis ! — La journée est à nous ; le chien sanglant est mort.

STANLEY, lui offrant la couronne.

— Courageux Richmond, tu t’es bien acquitté. — Tiens, prends cette couronne, trop longtemps usurpée : — c’est du front mort de ce sanglant misérable — que je l’ai arrachée, afin d’en parer ta tête ; — porte-la, jouis-en et fais-la valoir !

RICHMOND.

— Grand Dieu du ciel, dis amen à tout ceci ! — Mais, dites-moi d’abord, le jeune George Stanley est-il vivant ?

STANLEY.

— Oui, milord, et en sûreté dans la ville de Leicester, — où, si bon vous semble, nous pouvons nous retirer à présent.

RICHMOND.

— Quels hommes de nom ont péri des deux côtés ?

STANLEY.

— John, duc de Norfolk, Walter lord Ferrers, — sir Robert Brakenbury, et sir William Brandon.

RICHMOND.

— Qu’on enterre leurs corps comme il sied à leur naissance. — Qu’on proclame une amnistie aux soldats fugitifs — qui reviendront à nous en toute soumission ; — et ensuite, comme nous en avons fait le serment, — nous unirons la rose blanche à la rose rouge. — Que le ciel, si longtemps assombri par leur inimitié, — sourie à leur heureuse alliance ! — Y a-t-il ici un traître qui m’entende