Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/437

Cette page a été validée par deux contributeurs.
433
SCÈNE XXII.
Clarence, que ta trahison a livré à la mort ! — Demain, dans la bataille, pense à moi, — et que ton épée tombe émoussée ! Désespère et meurs !
À Richmond.

— Toi, rejeton de la maison de Lancastre, — les héritiers d’York outragés prient pour toi ; — que les bons anges gardent ta bataille ! Vis et fleuris !

Les spectres de Rivers, de Grey et de Vaughan se dressent.
LE SPECTRE DE RIVERS, à Richard.

— Que je pèse demain sur ton âme, — moi, Rivers, qui mourus à Pomfret ! Désespère et meurs !

LE SPECTRE DE GREY, à Richard.

— Pense à Grey, et que ton âme désespère !

LE SPECTRE DE VAUGHAN, à Richard.

— Pense à Vaughan ; et que, sous le poids du remords, — ta lance tombe de tes mains ! Désespère et meurs !

les trois spectres, à Richmond.

— Réveille-toi, et pense que nos malheurs, attachés au cœur de Richard, — le vaincront : éveille-toi et gagne la journée !

Le spectre de Hastings se dresse.
LE SPECTRE DE HASTINGS, à Richard.

— Homme de sang et de crime, aie le réveil du criminel, — et finis tes jours dans une bataille sanglante ! — Pense à lord Hastings ; et désespère et meurs !

À Richmond.

— Âme calme et sans trouble, éveille-toi ! éveille-toi ! — Aux armes ! combats et triomphe pour le salut de l’Angleterre !

Les spectres des deux jeunes princes se dressent.
LES DEUX SPECTRES, à Richard.

— Songe à tes neveux étouffés dans la Tour ! — Soyons un plomb dans ton sein, Richard, — pour t’entraîner à