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RICHARD III.

STANLEY.

— Si ce n’est pas cela qu’il veut, mon suzerain, je ne devine pas.

RICHARD.

— Si ce n’est pas pour être ton suzerain, — tu ne peux deviner pourquoi vient ce Gallois ? — Tu veux te révolter et passer à lui, j’en ai peur.

STANLEY.

— Non, puissant suzerain : — ne vous défiez pas de moi.

RICHARD.

— Eh bien, où sont tes forces pour le repousser ? — Où sont tes tenants et tes gens ? — Est-ce qu’ils ne sont pas sur la côte occidentale, — à couvrir le débarquement des rebelles ?

STANLEY.

— Non, mon bon seigneur, mes meilleurs amis sont dans le nord.

RICHARD.

— De froids amis pour moi. Que font-ils dans le nord, — quand ils devraient servir leur souverain dans l’ouest ?

STANLEY.

— Ils n’ont pas reçu d’ordre, puissant roi. — Que votre majesté daigne m’y autoriser, — et je rassemblerai mes amis, et je rejoindrai votre grâce, — au lieu et au moment qui plairont à votre majesté.

RICHARD.

— Oui, oui, tu voudrais être parti pour te réunir à Richmond. — Je ne me fie pas à vous, monsieur.

STANLEY.

Très-puissant souverain, — vous n’avez pas de raison de tenir mon amitié pour douteuse : — je n’ai jamais été, je ne serai jamais un traître.