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LE ROI JEAN.
grands dont l’absence n’est pas nécessaire, — vous suivrez les funérailles de votre père.
HENRY.

— C’est à Worcester que son corps doit être enterré (42) ; — telle est sa dernière volonté.

LE BÂTARD.

Il faut donc le porter là. — Et ensuite, puisse votre bien-aimée personne assumer heureusement — le pouvoir héréditaire pour la gloire du pays ! — C’est à genoux, avec une entière soumission — que je vous lègue mes fidèles services — et mon impérissable dévouement.

SALISBURY.

— Et nous vous faisons de même l’offre de notre amour, — qui demeurera à jamais sans tache.

HENRY.

— J’ai une âme tendre qui voudrait vous remercier, — et qui ne sait comment le faire, autrement qu’avec des larmes.

LE BÂTARD.

— Oh ! ne payons au temps que la douleur nécessaire, — car il a déjà reçu l’avance de nos chagrins. — Jamais l’Angleterre n’est tombée, jamais elle — ne tombera aux pieds superbes d’un conquérant, — sans que d’abord elle l’ait aidé à porter le coup contre elle-même. — Maintenant que ses chefs sont revenus à elle, — les trois coins du monde peuvent se ruer en armes sur nous, — et nous braverons leur choc. Nul malheur ne nous arrivera, — tant que l’Angleterre se restera fidèle à elle-même (43).

Ils sortent.


fin du roi jean.