Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/228

Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
LE ROI JEAN.
victoire, — et je suis sûre de la perte, avant que la partie soit jouée.
LOUIS.

— Sois avec moi, ma dame ! Avec moi est ta fortune.

BLANCHE.

— Ce qui donnera vie à ma fortune peut détruire ma vie.

LE ROI JEAN, au Bâtard.

— Cousin, va rassembler nos forces.

Le Bâtard sort.
À Philippe.

— Français, je suis embrasé d’une fureur brûlante, — d’une rage dont la flamme ne peut plus — être éteinte que dans le sang, — le sang de la France, et son sang le plus cher.

PHILIPPE.

— Ta rage n’embrasera que toi, et tu seras — en cendres avant que notre sang en ait noyé la flamme. — Prends garde à toi, tu es en danger.

LE ROI JEAN.

— Pas plus que celui qui me menace… Aux armes ! en avant !

Ils sortent.

SCÈNE IV.
[Une plaine près d’Angers. Fanfares d’alarmes. Mouvements de troupes sur la scène.]
Entre le Bâtard, portant la tête de l’Archiduc (35).
LE BÂTARD.

— Sur ma vie, cette journée devient prodigieusement chaude. — Quelque démon aérien plane dans les airs, —