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se consolide — sous le souffle orageux des prières de la pitié et du remords.
HUBERT.

— Pourquoi leurs majestés ne répondent-elles pas — à ces offres amicales de notre ville menacée ?

PHILIPPE, au roi Jean.

— Parle d’abord, Angleterre, toi qui as commencé — les pourparlers avec cette cité. Que dis-tu ?

LE ROI JEAN, à Philippe.

— Si le Dauphin, ton fils princier, — peut lire : J’aime ! dans ce livre de beauté, — la dot de Blanche vaudra celle d’une reine ; — car l’Anjou, la belle Touraine, le Maine, le Poitou, et, — excepté la ville que nous assiégeons ici, — tout ce qui, de ce côté de la mer, — relève de notre couronne et de notre pouvoir, — doreront son lit nuptial. Devenue par là aussi riche — de titres, d’honneurs et de dignités — qu’elle l’était déjà de beauté, d’éducation et de noblesse, — elle marchera de pair avec la première princesse du monde.

PHILIPPE, à Louis.

— Que dis-tu, mon enfant ? Regarde bien le visage de la dame.

LOUIS.

— C’est ce que je fais, monseigneur, et je découvre dans sa prunelle — une merveille, un merveilleux miracle : — l’ombre de moi-même formée dans ses yeux ; — une ombre produite par un soleil ! — Je jure que je ne me suis jamais tant aimé — que depuis que je me vois en effigie — exposé sur le chevalet de son — œil flatteur.

Il parle bas à Blanche.
LE BÂTARD.

— Exposé sur le chevalet de son œil flatteur ! — Et, sans doute aussi, pendu au pli de son front rembruni,