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sens !… Je prends congé de vous : — avant peu, je reviendrai. — Quand une situation est au pire, il faut qu’elle cesse — ou qu’elle se relève… Mon joli cousin, — le ciel vous bénisse !
LADY MACDUFF.

Il a un père, et pourtant il n’a pas de père.

ROSSE.

— Je serais fou de rester plus longtemps ; — je causerais ma disgrâce et vous compromettrais. — Je prends immédiatement congé de vous.

Sort Rosse.
LADY MACDUFF.

Garnement, votre père est mort. — Qu’allez-vous faire ? Comment vivrez-vous ?

L’ENFANT.

— Comme les oiseaux, mère.

LADY MACDUFF.

Quoi ! de vers et de mouches ?

L’ENFANT.

— Je veux dire, de ce que je trouverai ; comme eux.

LADY MACDUFF.

— Pauvre oiseau ! tu ne craindrais jamais le filet, ni la glu, — ni les piéges, ni le trébuchet !

L’ENFANT.

— Pourquoi les craindrais-je, mère ? Ils ne sont pas faits pour les pauvres oiseaux. — Vous avez beau dire, mon père n’est pas mort.

LADY MACDUFF.

— Si, il est mort. Comment remplaceras-tu un père ?

L’ENFANT.

— Et vous, comment remplacerez-vous un mari ?

LADY MACDUFF.

— Ah ! je puis m’en acheter vingt au marché.