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LE BOSSEMAN.

Je vous en prie maintenant, restez en bas !

ALONSO.

Où est le capitaine, bosseman ?

LE BOSSEMAN.

Ne l’entendez-vous pas ? Vous gâtez notre ouvrage ! Restez dans vos cabines ; vraiment, vous assistez la tempête.

GONZALO.

Allons, c’est bon, ayez de la patience.

LE BOSSEMAN.

Oui, quand la mer en aura !… Hors d’ici ! Qu’importe à ces rugisseurs le nom d’un roi ?… À la cabine ! silence ! ne nous troublez pas.

GONZALO.

Soit ; pourtant rappelle-toi qui tu as à bord.

LE BOSSEMAN.

Il n’est personne que j’aime plus que moi-même. Vous êtes conseiller : si vous pouvez commander le silence à ces éléments et rétablir la paix ici, nous ne toucherons plus à une seule corde ; usez de votre autorité. Si vous ne pouvez rien, soyez reconnaissant d’avoir vécu si longtemps, et préparez-vous dans votre cabine à la mauvaise chance, si elle arrive.

Aux Matelots.

Courage, mes petits cœurs !

À Gonzalo.

Hors de notre chemin, vous dis-je !

Il sort.
GONZALO.

Ce garçon-là me rassure grandement : il me semble qu’il n’a pas les symptômes de la noyade ; il a la mine d’un pendu parfait. Tiens ferme, bonne Fortune, à sa pendaison ! Fais de la corde qui lui est destinée un câble