Où est mon père ?
Mort.
Mais pas par la faute du roi.
— Laissez-le faire toutes ses questions.
Comment se fait-il qu’il soit mort ? Je ne veux pas qu’on jongle avec moi ! — Aux enfers, l’allégeance ! au plus noir démon, la foi jurée ! — Conscience, religion, au fond de l’abîme ! — J’ose la damnation… Je suis résolu — à sacrifier ma vie dans les deux mondes ; — advienne que pourra ! je ne veux qu’une chose, venger — jusqu’au bout mon père.
Qui donc vous arrêtera ?
— Ma volonté, non celle du monde entier. — Quant à mes moyens, je les ménagerai si bien — que j’irai loin avec peu.
Bon Laertes, — parce que vous désirez savoir la vérité — sur la mort de votre cher père, est-il écrit dans votre vengeance — que vous ruinerez par un coup suprême amis et ennemis, — ceux qui perdent et ceux qui gagnent à cette mort ?
— Je n’en veux qu’à ses ennemis.
Eh bien ! voulez-vous les connaître ?
— Quant à ses bons amis, je les recevrai à bras tout