Qu’en ce monde et dans l’autre, une éternelle adversité me poursuive,
Si, une fois veuve, je redeviens épouse !
Si maintenant elle rompt cet engagement-là !
Voilà un serment profond. Chère, laissez-moi un moment ;
Ma tête s’appesantit, et je tromperais volontiers
Les ennuis du jour par le sommeil.
Que le sommeil berce ton cerveau,
Et que jamais le malheur ne se mette entre nous deux !
Madame, comment trouvez-vous cette pièce ?
La dame fait trop de protestations, ce me semble.
Oh ! mais elle tiendra parole !
Connaissez-vous le sujet de la pièce ? tout y est-il inoffensif ?
Oui, oui ! Ils font tout cela pour rire ; du poison pour rire ! rien que d’inoffensif !
Comment appelez-vous la pièce ?
La Souricière. Comment ? pardieu ! au figuré. Cette pièce est le tableau d’un meurtre commis à Vienne. Le duc s’appelle Gonzague, sa femme Baptista. Vous allez voir. C’est une œuvre infâme ; mais qu’importe ? Votre Majesté et moi, nous avons la conscience libre, cela ne