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puis, creusant une fosse dans le fond du lit de la rivière, ils y enterrèrent le cadavre et firent repasser les eaux par-dessus, dans la crainte que s’il venait à être découvert, ses blessures ne saignassent lorsque Donwald en approcherait, et ne le fissent ainsi reconnaître comme l’auteur du meurtre. Donwald, pendant ce temps, avait eu soin de se tenir parmi ceux qui faisaient la garde, et qu’il ne quitta pas pendant le reste de la nuit. Les circonstances subséquentes, relatives au meurtre des deux chambellans, sont telles que Shakspeare les a représentées dans Macbeth. Il en est de même des prodiges qu’il rapporte et qui eurent lieu à la mort de Duffe. Le soleil ne parut point durant six mois, jusqu’à ce qu’enfin les meurtriers ayant été découverts et exécutés, il brilla de nouveau sur la terre, et les champs se couvrirent de fleurs, bien que ce ne fût pas la saison.

Pour revenir à Macbeth, les dix premières années de son règne furent signalées par un gouvernement sage, équitable et vigoureux. On rapporte plusieurs de ses lois, dont voici quelques-unes :

« Celui qui en accompagnera un autre pour lui faire cortège, soit à l’église, au marché, ou à quelque autre lieu d’assemblée publique, sera mis à mort, à moins qu’il ne reçoive sa subsistance de celui qu’il accompagne. » La peine de mort était également portée contre celui qui prêtait serment à tout autre qu’au roi.

« Aucune sorte de seigneurs et de grands barons ne pourront, sous peine de mort, contracter mariage les uns avec les autres, surtout si leurs terres sont voisines. »

« Toute arme (armour) et toute épée portée pour un autre effet que la défense du roi et du royaume en temps de guerre sera confisquée à l’usage du roi, avec tous les autres biens meubles (moveable goods) de la personne délinquante. » Il est également défendu à tout homme du peuple d’entretenir un cheval pour aucun autre usage que l’agriculture, mais cela seulement sous peine de confiscation du cheval.

« Tous ceux qui, nommés gouverneurs ou (comme je puis les appeler) capitaines, achèteront quelques terres ou possessions dans les limites de leur commandement, perdront ces terres ou possessions, et l’argent qui aura servi à les payer. » Il leur est également défendu, sous peine de perdre leurs charges, sans pouvoir être remplacés par personne de leur famille, de marier leurs fils ou filles dans leur gouvernement.

« Personne ne pourra siéger dans une cour temporelle, sans y être autorisé par une convention du roi. » Tous les actes doivent être également passés au nom du roi.