sions plus importantes, accorde-moi cette grâce ; bonne Isis, je t’en conjure !
Ainsi soit-il ; chère déesse, entends la prière que nous t’adressons toutes ! car si c’est un crève-cœur de voir un bel homme avec une mauvaise femme, c’est un chagrin mortel de voir un laid malotru sans cornes : ainsi donc, chère Isis, par bienséance, donne-lui la destinée qui lui convient.
Ainsi soit-il.
Voyez-vous ; s’il dépendait d’elles de me déshonorer, elles se prostitueraient pour en venir à bout.
Silence : voici Antoine.
Ce n’est pas lui ; c’est la reine.
- (Entre Cléopâtre.)
Avez-vous vu mon seigneur ?
Non, madame.
Est-ce qu’il n’est pas venu ici ?
Non, madame.
Il était d’une humeur gaie… Mais tout à coup un souvenir de Rome a saisi son âme. — Énobarbus !
Madame ?
Cherchez-le, et l’amenez ici… — Où est Alexas ?
Me voici, madame, à votre service. — Mon seigneur s’avance.
- (Antoine entre avec un messager et sa suite.)
Nous ne le regarderons pas. — Suivez-moi.
Fulvie, votre épouse, s’est avancée sur le champ de bataille…
Contre mon frère Lucius ?
Oui : mais cette guerre a bientôt été terminée. Les circonstances les ont aussitôt réconciliés, et ils ont réuni leurs forces contre César. Mais, dès le premier choc, la fortune de César dans la guerre les a chassés tous deux de l’Italie.