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SCÈNE XIII.

mon autre femme ; autrement, je n’aurai plus qu’à m’aller pendre pour être débarrassé d’elle. Ô braguette ! tu m’as perdu ! Voilà ce que c’est que de se frotter à de chauds cotillons.

Ils sortent.

SCÈNE XIII.
[Le camp des Bretons.]
Entrent Locrine, Camber, Corinéius, Thrasimachus et Assarachus.
locrine.

— Maintenant je suis gardé par une armée d’hommes — dont le hautain courage est invincible ; — maintenant je suis escorté par des soldats — capables de forcer Bellone à la retraite — et de la faire trembler devant leur puissance. — Maintenant je trône comme le dieu formidable de la guerre, — alors que, revêtu d’une armure de diamant — et monté sur un char que traînaient de puissants taureaux, — il chassa les Argiens par de là les eaux du Xanthe. — Maintenant, maudit Humber, ta fin approche ; — la gloire de tes victoires s’écroule ; — et toute ta renommée et toute ta haute illustration — vont sur l’heure être moissonnées par Locrine ; — tes fanfaronnes bannières lamées d’argent, — les insignes de tes tentes, — vont être captivées par ma main ; — et toi-même, tu seras immolé — sur la tombe d’Albanact, en réparation de tous les outrages — que tu lui as faits de son vivant. — Mais peux-tu me dire, brave Thrasimachus, — à quelle distance nous sommes du camp d’Humber ?

thrasimachus.

— Monseigneur, c’est dans ce sombre bois maudit — qui porte les traces de notre ruine, — qu’Humber a retran-