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SCÈNE VIII.

triomphe de tous, — en faisant mouvoir dans la plaine les massifs escadrons ! — On dirait qu’entassant les cadavres, il veut escalader le ciel étoilé. — Tel Briarée, armé de ses cent bras, — lança ses cent montagnes contre le grand Jupiter. — Tel le monstrueux géant Monychus — jeta le mont Olympe sur le bouclier du grand Mars — et fit voler d’énormes cèdres sur l’écu de Minerve ! — De quel front hautain il regarde — mon armée en déroute ! Comme il tourne sa face altière — contre nous, en nous épouvantant de sa force ! — De même nous voyons de loin la mer courroucée — s’amonceler en une énorme montagne avec un grondement affreux — et se briser en mille flocons d’écume sur les navires — qu’elle fait rouler sur les vagues comme des balles de paume.

Fanfare d’alarme.

— Hélas ! je crains que mon Hubba ne soit surpris.

Nouvelle alarme. Entre Albanact.
albanact.

— Suivez-moi, soldats ; suivez Albanact ; — donnez la chasse aux Scythes qui fuient à travers la plaine ! — Qu’aucun d’eux n’échappe à notre victoire ! — Qu’ils sachent bien que la puissance des Bretons est supérieure — à toutes les forces des Huns tremblants.

thrasimachus.

— En avant, braves soldats, en avant, sus à l’ennemi ! — Celui qui fera prisonnier Humber ou son fils — recevra en récompense une couronne d’or.

Fanfare d’alarme. Nouveau combat. Humber lâche pied. Hubba s’élance sur les derrières des Bretons, et tue Debon. Strumbo est renversé. Albanact s’enfuit, puis revient blessé.
albanact.

— Injurieuse Fortune, c’est donc ainsi que tu m’ac-