Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
LA TRAGÉDIE DE LOCRINE.

strumbo, à Dorothée.

Ô femme, j’ai fait là de la belle besogne. Si je m’étais tenu coi, je n’aurais pas été enrôlé ; je puis bien pleurer à présent…

À Trompart.

Allons, maraud, fermons boutique ; car il nous faut partir pour la guerre.

Ils sortent.

SCÈNE VI.
[Cathness. — Le palais d’Albanact.]
Entrent Albanact, Debon, Thrasimachus, et des seigneurs.
albanact.

— Braves cavaliers, princes d’Albany, — qui avec notre père défunt — avez franchi les frontières de la brave Grèce, — en trempant vos épées affilées dans le sang tiède de nos ennemis, — voici le moment de manifester votre énergie, — votre grandeur d’âme, votre résolution ; — maintenant s’offre l’occasion — de prouver le courage et le zèle — que vous avez toujours fait vœu de montrer pour la cause d’Albanact. — Car dans ce moment, oui, dans ce moment même, — d’insolents fugitifs, venus des confins de la Scythie, — désolent le pays tout entier par leurs incursions ; — mais, croyez-moi, seigneurs, je ne cesserai pas — de poursuivre ces misérables vagabonds, — que toutes les rivières, rougies de leur sang, — n’attestent leur ruine fatale.

debon.

— Ainsi votre altesse méritera une grande renommée, — en suivant les traces de votre vieux père.

albanact, à Thrasimachus.

— Mais, dis-moi, cousin, as-tu traversé la plaine ? — As-