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LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

sir godfrey.

c’est juste. Il n’est couvert que d’une mince couche de plâtre, et le feu prendrait vite aux lattes. Et, si par hasard il vomit par terre, il va brûler tout le parquet.

le capitaine.

Ma vie répond de la vôtre, sir Godfrey.

sir godfrey.

Ma sœur a un soin tout particulier de cette salle, je puis vous le dire ; conséquemment, s’il faut qu’il vomisse quelque part, priez-le de vomir dans la cheminée.

george.

Bah ! sir Godfrey, soyez sûr qu’il ne sera pas assez mal élevé pour vomir et baver sur le parquet.

sir godfrey.

Mais, bon capitaine, je vous en prie, faites bien attention… Mettez-vous dans votre cercle ; nous ne vous troublerons pas, je vous le garantis… Venez, nous allons passer dans la chambre voisine ; et, pour être sûrs de tenir le diable à distance, nous barrerons la porte avec quelques ouvrages de haute piété !

edmond.

C’est une belle idée, m’noncle ; et, pour que le parquet soit aussi sanctifié que la porte, je vais briser deux ou trois rosaires, et en semer les morceaux dans la chambre.

Grondement de tonnerre.

Oh ! déjà le diable !

Tous se sauvent, excepté le capitaine et George, qui se cache.
george.

Tudieu, capitaine, marmonne quelque chose, par pudeur ! Voilà qu’il éclaire et qu’il tonne, avant que tu commences. Dépêche-toi.

le capitaine.

Paix, je te prie, George… Tu vas me faire rire et tout gâter.

Nouveau coup de foudre.