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SCÈNE III.

juron.

Oui, glas d’église, sainte épluchure, religieux dehors ! Si tu étais seulement touché de la grâce, tu lui rendrais visite, tu le secourrais, tu jurerais de le tirer de prison.

nicolas.

Croyez-moi, caporal, en vérité, là, voici la première nouvelle que j’en ai.

juron.

Eh bien, tiens-toi-le pour dit, marmouset. Quand tes gages d’une année devraient y passer, ne laisse pas périr un capitaine.

simon.

Mais, s’il est du nombre des méchants, il doit périr.

nicolas.

Eh bien, caporal, je vais avec vous faire visite à mon cousin. Si je puis lui rendre service, je le ferai. Mais je n’ai rien pour lui… Simon, et vous, Fragilité, ayez la bonté de faire un petit mensonge pour moi au chevalier sir Godfrey, mon vieux maître.

juron.

Un mensonge ! vous pouvez donc mentir !

fragilité.

Oh ! oui, nous pouvons mentir, mais nous ne devons pas jurer.

simon.

Effectivement, nous pouvons faire un faux pas avec la femme de notre voisin, mais nous ne devons pas jurer l’avoir fait.

juron.

Oh ! la bonne gueuse de religion !

nicolas.

Ah ! Simon, je viens d’imaginer une excellente excuse qui passera admirablement. Dites que je suis allé à un jeûne.