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LE PRODIGUE DE LONDRES.

olivier.

Si ze ne me rencontre point avec lui, ze vous donne la permission de m’appeler rosse. En quel lieu, maraud ? En quel lieu ? En quel lieu ?

le père flowerdale.

La lettre indique le lieu et l’heure. Si vous êtes un homme, vous tiendrez parole.

lancelot.

Il ne tiendra pas parole, il ne se battra pas.

le père flowerdale.

Libre à lui ! Il n’en sera que mieux reconnu pour un vil pied-plat.

olivier.

Oh ! maroufle ! maroufle ! Si tu n’étais pas un vieillard, et si tu ne remplissais pas une commission, ze te donnerais quelque sose qui ne serait pas de l’arzent. Pourtant contiens-toi ; ze vois que tu es quelque peu mauvaise tête ; contiens-toi… Voici quarante sillings. Amène ton maître sur le terrain, et ze t’en donnerai quarante de plus. Aie soin de l’amener. Ze vais le mettre en capilotade, dis-le-lui bien ; ze vais lui tailler des croupières, ze vais le traiter comme il n’a jamais été traité depuis que sa maman lui a bandé la tête ; ze vais l’empêcer pour touzours de faire ses farces.

le père flowerdale.

— Vous semblez être un homme énergique et résolu, — et je vous rendrai cette justice, quoi qu’il advienne.

lancelot.

— S’il arrive un malheur, préviens ton maître — que je le forcerai à fuir du pays, ou que je le traiterai plus sévèrement encore.

le père flowerdale, à Lancelot.

— Monsieur, mon maître ne mérite pas de vous tant de haine, — et vous le reconnaîtrez avant peu.