Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
LE PRODIGUE DE LONDRES.

À sir Lancelot.

Sur ce, je dois prendre congé de vous. Bonsoir ! J’espère bien vous posséder, vous et toutes vos filles, dans ma pauvre maison. Sur ma parole, il le faut.

lancelot.

Merci, maître Girouette. Je prendrai la liberté d’aller vous importuner, soyez-en sûr.

girouette.

Et vous serez le bienvenu. Adieu, de tout cœur.

Il sort.
lancelot, à Asphodèle.

Maraud, vous insultez ma fille ; j’ai vu son bracelet à votre bras ; ôtez-le, et ôtez en même temps ma livrée. Quand je m’occupe de marier ma fille à un homme respectable, vous vous permettez cette insolence. Allons, drôle, sortez de ma maison, ou je vous en chasse à coups de fouet.

asphodèle.

— Je ne me laisse pas fouetter, moi ! Voici votre livrée, monsieur. — C’est ainsi qu’on récompense un serviteur ! Que m’importe, après tout ! — J’ai des ressources et je fais fi du service.

Il sort.
lancelot.

— Oui, c’est un brave garçon ; mais laissons-le partir. — Il faut apprendre à nos valets ce qu’ils ne doivent pas ignorer.

Il sort.

SCÈNE VI.
[Le jardin de sir Lancelot.]
Entrent sir Arthur et Luce.
luce.

— Monsieur, foi de vierge, je vous préfère à tout autre galant, — quoiqu’un soldat ne sache guère ce que c’est que l’amour.