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PÉRICLÈS.

deuxième seigneur.

— Sa mort étant, à notre avis, la probabilité la plus forte, — et considérant que ce royaume, resté sans chef, — comme un bel édifice sans toit, — tomberait vite en ruine, c’est à vous-même, noble seigneur, — à vous qui êtes le plus habile à gouverner et à régner, — que nous nous soumettons désormais, comme à notre souverain. —

tous.

— Vive le noble Hélicanus !

hèlicanus.

— Écoutez la voix de l’honneur ; suspendez vos suffrages ; — si vous aimez le prince Périclès, suspendez-les. — Si je déférais à vos vœux, je m’élancerais dans une mer — où il y a des heures de troubles pour une minute de satisfaction. — Laissez-moi donc vous supplier de supporter — un an encore l’absence de votre roi. — Si, ce délai expiré, il n’est pas revenu, — je supporterai avec la patience de l’âge le joug que vous m’imposez. — Du moins, si je ne puis obtenir de vous cette preuve d’affection, — allez, en nobles gens, en nobles sujets, à la recherche du prince, — et employez à cette recherche votre aventureuse valeur ; — si vous le trouvez et le décidez à revenir, — vous serez comme les diamants rangés autour de sa couronne.

premier seigneur.

— Fou est celui qui ne se rend pas à la sagesse ; — et, puisque le seigneur Hélicanus nous l’enjoint, — nous allons nous mettre en campagne.

hêlicanus.

— Ainsi vous nous aimez, nous vous aimons, et nous nous serrons la main ; — quand les pairs sont ainsi unis, un royaume reste toujours debout.

Ils sortent.