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APPENDICE.

demandait s’il existait d’autres complices, mistress Arden accusa Bradshaw, au sujet de la lettre rapportée par Greene de Gravesend, laquelle lettre contenait simplement la description faite par Bradshaw des qualités de Blackwill et l’opinion émise par Greene, que Blackwill serait un excellent instrument pour le meurtre projeté. Après quoi, bien que Bradshaw n’eût jamais été dans le secret du complot, (comme Greene l’avoua, au moment de sa mort, quelques années plus tard,) il fut immédiatement traduit devant les assises sur la dénonciation de mistress Arden, puis jugé et condamné, comme ayant désigné Blackwill pour le meurtre de maître Arden ; — accusation uniquement fondée sur une mauvaise interprétation des mots contenus dans la lettre rapportée par lui de la part de Greene.

Alors Bradshaw désira être confronté avec les condamnés, et sa requête lui fut accordée. Il leur demanda alors s’ils le connaissaient, et si jamais ils avaient eu avec lui aucune conversation, et tous affirmèrent que non. Alors la lettre ayant été produite et lue, il déclara l’exacte vérité des faits, et à quelle occasion il avait parlé à Greene de Blackwill. Néanmoins, il fut condamné et exécuté.

Les condamnés furent exécutés en divers endroits. Michel, le valet de maître Arden, fut pendu à Feversham, et une des servantes y fut brûlée ; la malheureuse se lamentait pitoyablement, et criait qu’elle avait été entraînée par sa maîtresse et qu’elle ne le lui pardonnerait jamais.

Mosby et sa sœur furent pendus dans Smithfield, à Londres ; mistress Arden fut brûlée à Cantorbéry le 24 mars. Greene revint plusieurs années après, fut appréhendé, condamné et pendu sur la grande route entre Ospring et Boughton, près de Feversham. Blackwill fut brûlé sur un bûcher