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ARDEN DE FEVERSHAM.

mosby.

— Ces drôles-là ne feront jamais la chose. Renonçons-y.

alice.

— Dites-moi d’abord ce que vous semble de mon nouveau projet. — Tantôt, quand mon mari reviendra, — vous et moi marchant bras dessus bras dessous, — comme de tendres amis, nous irons au-devant de lui, — et nous le narguerons hardiment à sa barbe. — Dès que les paroles deviendront vives, et que les coups commenceront à pleuvoir, — j’appellerai ces coupe-jarrets apostés chez vous ; — et eux, comme pour mettre fin à la querelle, — ils blesseront honnêtement mon mari à mort.

mosby.

Ah ! bonne idée ! Voilà qui mérite un baiser.

Ils sortent.

SCÈNE XIII.
[Une route menant à Feversham.]
Entrent Dick Reed et un matelot.
le matelot.

En vérité, Reed, ça ne t’avancera pas à grand’chose. — Il a la conscience trop large, et il est trop avare — pour renoncer à quoi que ce soit qui puisse contribuer à ton bien-être.

reed.

— Il arrive de Shurland, m’a-t-on dit ; — je vais l’accoster ici, car, chez lui, — il ne daignerait pas me répondre. — Si les prières, si de loyales supplications sont impuissantes — à battre en brèche son cœur de roche, — je maudirai le ladre, et je verrai ce qu’il en adviendra.