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SCÈNE V.

que, s’il en approche, tout le miel en aura été extrait — et que, pareille à l’araignée, — il ne pourra retirer de la tige qu’un venin mortel. — Mais où sont nos marins, sont-ils préparés — à s’élancer à tire-d’ailes contre cet essaim de corbeaux ?

le marin.

— Avertis par des éclaireurs, ils ont — immédiatement levé l’ancre ; et, gonflés de rage — autant que leurs voiles étaient gonflées de vent, — ils ont appareillé. Tel vole l’aigle affamé — pour satisfaire son appétit dévorant.

LE ROI JEAN, jetant une bourse au marin.

— Voilà pour tes nouvelles. Retourne à ta barque ; — et, si tu échappes aux coups sanglants de la guerre, — si tu survis au conflit, reviens — nous dire les détails du combat.

Le marin sort.

— En attendant, messeigneurs, ce que nous avons de mieux à faire, c’est de nous disperser — sur différents points, pour le cas où ils parviendraient à débarquer.

Au roi de Bohême.

Vous, d’abord, monseigneur, avec vos troupes bohémiennes, — vous vous rangerez en bataille au bas du plateau ; — mon fils aîné, le duc de Normandie, — avec ce renfort de Moscovites, gravira les hauteurs, dans l’autre sens ; — ici, à mi-côte, entre vous deux, — Philippe, mon plus jeune fils, et moi, nous nous établirons. — Sur ce, messeigneurs, partez, et faites votre devoir ; — vous combattez pour la France, un noble et vaste empire.

Sortent le duc de Normandie, le duc de Lorraine, le roi de Bohême et leurs troupes.

— Maintenant, dis-moi, Philippe, quelle est ta pensée — sur ce défi que nous jettent les Anglais ?

philippe.

— Je dis, monseigneur, que, quelles que soient les pré-