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PÉRICLÈS.

chement ; mais est-ce là — que j’ai été délivrée, ou non ? par les dieux sacrés, — je ne saurais le dire. Mais puisque je ne dois pas revoir — le roi Périclès, mon seigneur légitime, — je veux prendre la livrée d’une vestale, — et renoncer pour toujours à la joie.

cèrimon.

— Madame, si vous êtes bien décidée à faire ce que vous dites, — non loin d’ici est le temple de Diane, — où vous pourrez résider jusqu’à vos derniers moments. — Au surplus, si cela vous plaît, une nièce à moi — vous y accompagnera.

thaïsa.

— Pour récompense, un remercîment est tout ce que je puis offrir ; — mais ma bonne volonté est grande, si petit que soit le don.

Ils sortent.
Entre Gower.
gower.

Figurez-vous Périclès à Tyr,
Accueilli au gré de son désir.
Sa reine désolée reste à Éphèse,
Pour s’y consacrer à Diane.
Maintenant reportez votre pensée vers Marina,
Que notre scène rapide doit retrouver
À Tharse, exercée par Cléon
À la musique et aux lettres ; elle a gagné
Toutes les grâces de l’éducation,
Ce qui fait d’elle le centre et l’objet
De l’admiration générale. Mais, hélas !
Le monstre de l’envie, contre lequel se brise trop souvent
Toute gloire légitime, cherche à faire périr
Marina sous le couteau de la trahison.
Notre Cléon a une fille
De cette espèce, une donzelle déjà grande,
Et, mûre pour la lutte conjugale. Cette fille