Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 1.djvu/344

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
346
LES DEUX NOBLES PARENTS.

le docteur.

— Oui, sans doute.

la fille du geôlier, au geôlier.

Et vous, le croyez-vous aussi ?

le geôlier.

Oui.

la fille du geôlier.

— Nous aurons beaucoup d’enfants. Seigneur ! comme vous avez engraissé ! — Mon Palémon va engraisser aussi, j’espère, et joliment, — maintenant qu’il est en liberté. Hélas ! pauvre poulet, — on l’a bien fait pâlir avec la maigre chère et le mauvais logement, — mais je le rétablirai à force de baisers.

Entre un messager.
le messager.

Que faites-vous ici ? — Vous allez perdre le plus noble spectacle qu’on ait jamais vu.

le geôlier.

— Sont-ils dans le champ-clos ?

le messager.

Oui. — Vous remplissez une charge là aussi.

le geôlier.

J’y vais de ce pas… — Il faut que je vous laisse ici.

le docteur.

Non, nous irons avec vous. — Je ne veux pas manquer cette joute.

le geôlier, montrant sa fille au docteur.

Comment l’avez-vous trouvée ?

le docteur.

— Je vous garantis que dans trois ou quatre jours — je l’aurai rétablie.

Au galant.

Vous, vous ne devez pas la quitter ; — entretenez-la toujours dans ce sens-là.