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LES DEUX NOBLES PARENTS.

la fille du geôlier.

— Elle est terriblement amoureuse de lui, pauvre bête ! — Mais lui, il est comme son maître, froid et dédaigneux.

le geôlier.

— Quelle dot a-t-elle ?

la fille du geôlier.

Environ deux cents bottes de foin — et vingt boisseaux d’avoine. Mais il ne voudra jamais d’elle ; — il zézaie si bien en hennissant qu’il serait capable de séduire — la jument d’un meunier ; il causera sa mort.

le docteur.

Quelles niaiseries elle dit là !

le geôlier, à sa fille.

— Faites la révérence ; voici votre amoureux qui s’avance.

le galant.

Jolie âme, — comment vous portez-vous ? La belle demoiselle ! voilà une révérence.

la fille du geôlier.

— À vos ordres, en tout honneur. — Quelle distance y a-t-il d’ici au bout du monde, mes maîtres ?

le docteur.

— Eh bien, une journée de voyage, fillette.

la fille du geôlier, au galant.

Voulez-vous y aller avec moi ?

le galant.

— Que ferons-nous là, fillette ?

la fille du geôlier.

Eh bien, nous y jouerons au trou-madame : — y a-t-il autre chose à faire ?

le galant.

Je veux bien, — si nous y célébrons notre noce.

la fille du geôlier.

C’est juste ; — je vous assure en effet que nous trouve-