une vaine supposition, — et n’affligez pas par des regards hostiles son généreux cœur.
— Monseigneur, laissez-vous guider par moi ; laissez-vous enfin gagner — dissimulez tous vos griefs et tous vos ressentiments ; — vous n’êtes que tout nouvellement installé sur votre trône ; — craignez donc que le peuple et les patriciens, — après mûr examen, ne prennent le parti de Titus, — et ne vous renversent comme coupable d’ingratitude, — ce que Rome tient pour le plus odieux des crimes ; — cédez à mes instances, et puis laissez-moi faire. — Je trouverai un jour pour les massacrer tous, — et anéantir leur faction et leur famille, — le père, ce cruel, et les fils, ces traîtres, — à qui je demandais la vie de mon fils chéri ; — et je leur apprendrai ce qu’il en coûte de laisser une reine — se prosterner dans les rues et implorer grâce en vain.
— Allons, allons, bien-aimé empereur ; allons, Andronicus ! — Relevez ce bon vieillard, et ranimez ce cœur — qui succombe sous les orages de votre front menaçant.
— Debout, Titus, debout ! mon impératrice a prévalu.
— Je remercie votre majesté, ainsi qu’elle, monseigneur ; — ces paroles, ces regards infusent en moi une vie nouvelle.
— Titus, je suis incorporée à Rome, — étant devenue Romaine par une heureuse adoption, — et je suis tenue de conseiller l’empereur pour son bien. — En ce jour toutes les querelles expirent, Andronicus ; — que j’aie l’honneur, mon bon seigneur, — de vous avoir réconcilié avec vos amis ! — Quant à vous, prince Bassianus, j’ai donné — à l’em-