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LEPITEUX.

Pourquoi ? pourquoi ?… ne m’en parle pas. Tiens, serre ce papier, ma bonne ; c’est pour toi. Serre, te dis-je. (Madame Lepiteux serre le papier dans son sein.) C’est une vente sous seing privé. La maison du voisin est à nous.

Mad. LEPITEUX.

À nous ? Vous avez acheté…

LEPITEUX.

La ferme et les bêtes avec ! J’ai eu le tout pour rien, en vérité. Ce qui me bouleverse, c’est de voir avec quelle gaîté il se défait de tout ça. Ces gens-là sont bien heureux. (On entend Guilleret fredonner dans sa maison.) Tiens, l’entends-tu ? comme il chante ! parbleu, comme s’il venait de gagner un quaterne à la loterie. Allons lui chercher son argent. (Il rentre chez lui avec sa femme.)


Scène XV.

M. et Madame GUILLERET, BEAU-SOLEIL.
GUILLERET, sortant le premier.
Air : Et lon lan la landérirette.

La volonté de Dieu soit faite,
Obéissons à ses décrets.
Demain, nous ferons maison nette,
Aujourd’hui faisons nos paquets,

Et lon lan la landérirette,
Et lon lan la landérira.

bis en dansant.
Mad. GUILLERET, sortant ensuite.

Nous allons payer chaque dette,
Ce plaisir nous coûte un peu cher,
Mais aussi dans notre défaite,
Nous voilà libres comme l’air,

Et lon lan la landérirette,
Et lon lan la landérira.

bis en dansant.
BEAU-SOLEIL, sortant le dernier.

Il est un bien que je regrette,
Que j’avais l’espoir d’obtenir ;
Mais depuis un an je végette,
Il est enfin tems d’en finir.

Ah ! mon père ! (il pleure.)

GUILLERET.

Eh bien, quoi ! est-ce que tu vas…