Page:Selden – Les Derniers Jours de Henri Heine, 1884.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

association mesquine des gens réputés corrects pour aller librement respirer l’air des hauteurs. Quelles sensations de joie pure, de délivrance, quels assouvissements de volupté dans ces tableaux pleins d’air et d’espace où le poète, le peintre, le grand artiste, esquisse tour à tour des sommets pittoresques, les mêmes où Gœthe place son Sabbat, et les pathétiques, les calmes paysages des belles contrées méridionales. Certes, peu d’artistes, peu d’écrivains ont, je ne dirai pas moins vu, mais moins voyagé. Un tour à Londres, une excursion maritime, ou dans les montagnes du Hartz, un commencement de voyage en Italie, une saison à Bagnères, voilà, à peu de chose près, de quoi ses souvenirs de paysagiste se composent. Néanmoins, lequel de nos stylistes modernes a mieux réussi à rendre d’un trait la physionomie et la couleur d’un paysage ? Parlons ici de ses pages sur l’Italie, le pays sur lequel on a certainement débité le plus de sottises