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nous ne goûtons plus guère ces ouvrages un peu décousus où l’auteur, profitant de la bonhomie proverbiale du lecteur, le promène à droite et à gauche sans savoir où il le conduira, ni si la beauté de la promenade justifiera la longueur de la course. Les impressions personnelles d’un écrivain, celles que l’auteur des Reisebilder excelle à rendre, nous sont devenues aujourd’hui à peu près indifférentes. Décousu, composé de fragments, ressemblant, pour la forme, à une collection de feuillets d’album, ce livre n’en restera pas moins un des meilleurs ouvrages de Henri Heine. Ici, contrairement à son habitude, et comme dans quelques-uns de ses plus admirables poèmes, on devine que l’auteur s’abandonne, qu’il écrit pour lui-même, sans se préoccuper, cette fois, de l’approbation ou du blâme ; on sent ses griefs se noyer et se fondre dans l’immense plaisir d’échapper au contact de l’imbécillité humaine, et de fuir la petite