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IX


La lecture fatigue les malades. Quelquefois, il me priait de m’interrompre. Il étendait le bras, et, les yeux presque fermés, me demandait de mettre ma main dans la sienne. Pour lui, disait-il, c’était une manière de se rattacher à la vie qui l’abandonnait. Tout en parlant ainsi, le son de sa voix prenait une intensité étrange, et, de ses doigts noués autour des miens, il me serrait comme s’il eût dépendu de moi de le retenir sur terre. Pour l’arracher à des pensées lugubres, j’essayais de le ramener vers le passé, je tâchais de lui faire raconter des