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VIII


Les lectures qu’il me priait de lui faire provoquaient des remarques intéressantes. Ma manière de lire l’allemand lui plaisait parce qu’il la trouvait naturelle, simple, bien appropriée au génie de la langue qu’il estimait non seulement la plus belle, mais la plus harmonieuse du monde. Il trouvait la nôtre impropre à la poésie, plus sèche qu’élégante, tout à fait incapable de traduire certaines sensations intimes. On connaît son antipathie pour Victor Hugo. Il n’aimait pas davantage Alfred de Musset. « C’est de la prose rimée », me disait-il un jour où j’avais cru lui faire plaisir en lui