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les petits désordres, et donné la preuve de ces erreurs dans des lettres où, croyant esquisser une pochade spirituelle, il peint un tableau de genre sur lequel on voit un homme déjà célèbre faisant de la copie auprès d’une femme occupée à raccommoder des chemises.

J’ai malheureusement lieu de croire que le poète était devenu plus clairvoyant quand les hasards de la vie nous rapprochèrent. Mon éducation un peu cosmopolite, de longs voyages, m’avaient préparée à ce rapprochement. D’ailleurs, les poèmes de Heine avaient été le bréviaire de mes jeunes années ; je lisais le poète dans de petites éditions de luxe, cadeau de ma mère ; grâce à Henri Heine, aux magnifiques images de ses poésies, la nature semblait se transformer autour de moi en paradis terrestre. Les rudesses mêmes du poète ne m’effrayaient point ; je l’aimais d’autant mieux que je le savais plus contesté ; je