Nathalie que, d’après la dernière lettre d’Émile, tu commencerais une grossesse. Je m’explique alors tes maux d’estomac; tu es fatiguée, épuisée; tu n’as jamais un mois de repos et tu souffres… Il a plu ce matin, mais depuis onze heures il fait beau et les enfants en profitent. Ma toux reste au même point. Adieu, ma chère petite.
Ta lettre, ma pauvre petite, que j’ai reçue hier, me confirme dans mes craintes… Que veux-tu! nous ne sommes pas dans ce monde pour nous amuser, mais pour souffrir… Pense à ta tante Galitzine, qui en a eu 17 [1] et qui a commencé à quatorze ans, la malheureuse ! C’est bien contrariant, mais… il faut aimer ce que l’on a[2]. Le piano est là, muet et inoccupé, car je n’appelle pas musique les essais des petites et l’affreux tapotage de Mme R…, qui joue sec, monotone, à contre-sens, dur, comme une cruche enfin (qu’elle est en tout)… La petite Luche a pris la coqueluche d’Adrienne, qui l’a prise du petit Tors et qui l’a donnée à tous les enfans de la maison ; elle mourra, c’est évident,