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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 20 septembre 1857.


Chère Minette…. Quel malheur pour ces pauvres L… que la folie furieuse de leur fille ! Comment a-t-elle pu perdre l’esprit, n’en ayant jamais eu[1] ?…

Adieu, Minette chérie, je te remercie bien de ta lettre de ce matin; j’ai fait une partie des commissions et emplettes ; à demain le reste. Je t’embrasse tendrement…, mes amitiés à M. Naudet.


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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 20 août 1858.


Un mot seulement, chère Minette, car je suis pressée comme le nuage poussé par l’orage. Ma journée est terrible de courses et d’emplettes; j’ai trouvé une lettre de Nathalie, qui m’a fait courir trois bonnes heures de commandes en emplettes. Gaston n’arrive que jeudi. Dis vite à Bouland d’aller vite chez Hutffer décommander son attelage pour lundi et l’arrêter pour jeudi sans faute. J’ai vu Jean[2] ce matin à dix heures. Il va bien, mais il est changé[3]; il est pâle et maigre, mais pas faible; il

  1. Il s’agissait d’une pauvre fille de la campagne, plus que simple.
  2. Mon beau-frère.
  3. Il avait été très malade d’une fluxion de poitrine, compliquée par une rechute.