Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sabine est enchantée d’Alphonsine[1] ; toutes ses affaires sont propres et bien rangées ; de plus, la coiffure était un écueil, dont Alphonsine est sortie victorieuse ; hier c’était passable, aujourd’hui c’est bien et solide, demain nous espérons un très bien. Adieu, ma chère, ma très chère enfant ; je t’embrasse ainsi qu’Émile avec la plus vive tendresse ; dis mille amitiés pour moi à tes bons et aimables beaux-frères. Adieu, cher Benjamin. Pas un mot à ton père de mon expérience de regain. Et toi aussi, mon petit Émile, silence.


―――――


À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Londres, 28 octobre 1856.


Me voici arrivée[2], depuis hier soir dix heures, très chère Minette ; le voyage, éclairé par un beau soleil, a été excellent ; la traversée a été superbe, dit-on, excepté pour moi qui ai commencé à vomir aussitôt que je me suis trouvée sur le pont et qui n’ai pas arrêté pendant les sept quarts d’heure de la traversée ; celle de Rome a été tout roses auprès de celle-ci. Cet horrible mal de mer a continué pendant l’heure que Woldemar[3] a consacrée à la Douane et que j’ai passée sur un lit d’auberge…

  1. Sa femme de chambre.
  2. Ma mère était allée près de ma sœur de Malaret pour ses couches, attendues vers le 15 novembre.
  3. Qui accompagnait ma mère.