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M. DÉTIEULETTE.

Oui, madame. (Ici Gotte écoute avec attention.)

LA MARQUISE.

Ne vous trompez-vous pas ?

M. DÉTIEULETTE.

Non, madame. C’est un homme qui doit avoir à présent… oui, il doit avoir à présent cinquante à cinquante-deux ans, de moyenne taille, fort bien prise ; beau joueur, bon chasseur, grand parieur, savant, se piquant de l’être, même dans les détails ; connaissant tous les arts, tous les talents, toutes les sciences, depuis la peinture jusqu’à la serrurerie, depuis l’astrologie jusqu’à la médecine ; d’ailleurs, excellent officier, d’un esprit droit et d’un commerce sûr. (Ici, Gotte sourit.)

LA MARQUISE.

La serrurerie ! ah ! vous le connaissez.

M. DÉTIEULETTE.

Je ne sais pas s’il a des terres dans cette province.

LA MARQUISE.

Et monsieur de Clainville vous disait…

M. DÉTIEULETTE.

Vous le connaissez aussi, madame ?

LA MARQUISE.

Beaucoup ; et il vous disait…

M. DÉTIEULETTE.

On m’avait dit qu’il était veuf, et qu’il allait se remarier.

LA MARQUISE.

Non, monsieur, il n’est pas veuf.

M. DÉTIEULETTE.

On le plaignait beaucoup de ce que sa femme…