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vû que sa confiance soit tout en lui, & qu’elle ne présume rien de ses forces : le courage de S. Pierre étoit grand, quand il disoit hautement qu’il wouloit mourir avec Jesus-Christ : cette volonté déterminée étoit apparemment fort bonne ; mais en effet elle avoit un vice ; c’est que c’étoit sa volonté propre, & ce vice fut la cause de sa chûte : tant il est vrai que nous ne sçaurions rien penser, ni rien faire qui soit bon, sans le secours de la puissance de Dieu.

Tenons notre Ame libre de toute sorte de desirs, qu’elle soit toute entiere à son action, présente à ce qu’elle fait, à ce qu’elle pense, sans souffrir que les soins de ce qu’elle fera ou pensera hors de l’instant de son action, la tienne aucunement partagée. Néanmoins il n’est défendu à personne de s’appliquer à ses affaires temporelles, par une sollicitude prudente & avisée, selon la nécessité de son état ; ces choses prises comme il faut, sont de l’ordre de Dieu ; & n’empêchent nulle-