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recteur, ni travail, ni peine de notre choix pour l’offrir à Dieu.

C’est assez que nous tenions notre intérieur toujours prêt, & disposé à souffrir pour son amour tout ce qui lui plaira, & en la maniére qu’il lui plaira.

Celui qui fait ce qu’il desire, feroit mieux de se reposer, & laisser sa divine Majesté faire en lui ce qu’elle voudra.

Notre volonté ne doit jamais entretenir aucun engagement, mais être toujours toute libre & détachée.

Et puisqu’il ne faut jamais faire ce qu’on desire, soyons persuadés qu’il ne faut rien desirer ; ou si nous desirons quelque chose, que ce soit de cette maniére, que le succès contraire nous puisse laisser l’esprit aussi en repos, que si nous n’avions rien desiré.

Nos desirs sont chaînes, y être attaché, c’est être esclave ; mais n’en avoir point, ou n’en être point lié, c’est être libre.

Dieu demande notre ame ainsi seule, nue & détachée pour y opérer ses