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CHAPITRE II.
De la défiance de soi-même.

LA défiance de soi même est si nécessaire dans le Combat Spirituel, qu’on ne peut sans cette vertu, non-seulement vaincre tous ses ennemis, mais surmonter les moindres passions. Cette vérité doit être gravée profondément dans notre esprit ; parce qu’encore que nous ne soyons qu’un pur néant, nous ne laissons pas de concevoir de l’estime pour nous-mêmes, & de croire sans nul fondement que nous sommes quelque chose. Ce vice est l’effet de la corruption de notre nature ; mais plus il est naturel, plus on a de la peine à le reconnoître. Dieu qui voit tout le regarde avec horreur, parce qu’il veut que nous soyons très-persuadés qu’il n’y a dans nous ni vertu, ni grace qui ne vienne de lui seul, comme de la source de tout bien, & que nous sommes inca-