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soit, & que vous suportiez patiemment, gardez-vous bien d’écouter, ni le démon ni votre amour propre, qui excitent dans votre cœur de violens désirs d’être délivré de cette peine. Car votre impatience seroit cause de deux grands maux, l’un que quand vous ne perdriez pas alors tout-à-fait l’habitude de la patience, ce seroit toujours une disposition au vice contraire ; l’autre, que votre patience ne pourroit être qu’imparfaite, & que vous ne seriez récompensé que pour le tems où vous l’auriez exercée, au lieu que si vous n’aviez point souhaité de soulagement, mais que vous eussiez témoigné une résignation entiére à la volonté divine, quand votre peine n’auroit duré qu’un quart-d’heure, Dieu vous en récompenseroit comme d’une longue souffrance.

Prenez donc pour regle générale en toutes choses, de ne vouloir faire que ce que Dieu veut ; de raporter-là tous vos desirs, comme l’unique but où ils doivent tendre : par ce moyen ils