Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, troisième partie, 1654.djvu/457

Cette page n’a pas encore été corrigée

Roy de Pont, qui mandoit par luy à la Princeſſe ſa Sœur, qu’il eſtoit auſſi affligé de la mort de celuy qui l’avoit vaincu, que de la perte de ſa liberté. Comme cét homme n’avoit fait que paſſer, & n’avoit point arreſté à ce Chaſteau où eſtoit Arbiane : la Princeſſe Ariſtée qui vous croyoit eſtre Spitridate, eſcrivit ſeulement ces paroles dans un Billet. LA PRINCESSE ARISTEE A LA PRINCESSE ARAMINTE.

Je n’oſe preſques vous dire que Spitridate eſt icy, parce qu’il eſt bleſſé : mais je n’ay pourtant pû me reſoudre de vous faire un ſecret d’une choſe qui vous doit donner quelque joye, ſi vous eſtes touſjours ce que vous avez eſté.

ARISTEE. Vous pouvez juger, Seigneur, de combien de divers ſentimens, l’ame de la Princeſſe fut rem plie, en recevant cét Eſcrit : & en aprenant par cét homme, que le Roy ſon Frere avoit pe