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C’eſt pourquoy ſans, craindre de vous dépluire, & inſpiré par les Dieux, je viens ſupplier voſtre Majeſté de m’entendre : mais de m’entendre ſans preoccupation. Il y va Seigneur, non ſeulement de voſtre gloire, mais de voſtre Empire ; mais du ſalut de pluſieurs Royaumes ; mais de celuy de toute l’Aſie ; mais de voſtre propre falut. C’eſt pourquoy je vous conjure encore une fois, de m’eſcouter favorablement, & de ne m’interrompre point. J’ay sçeu Seigneur, par la voix publique, qu’Artamene eſt Cyrus : c’eſt à dire ce Prince de qui la naiſſance a eſte precedée par tant de prodiges ; & pour qui le Ciel & la Terre ont interrompu l’ordre de tout l’Univers. Les Temples plus fermes & les plus ſuperbes en ont eſté